La vie dans les rouleaux

Aujourd'hui il pleut à verse et je frisote.
C'est une journée bigoudis.

Ce matin je suis passée chez Renault, changer mes balais d'essuie-glace.
J'en ai profité pour demander un coup de rouleau. Si, on dit comme ça.

Je ne sais pas pourquoi, je suis restée dans la voiture.
C'était ma première fois.
J'ai eu une petite appréhension quand l'énorme bouche bleue s'est approchée, tournant à toute allure, déterminée, menaçante.

Le premier contact avec la carrosserie m'a fait sursauter.
Lache prise, ma fille, il est balaise, ce rouleau, trop balaise pour toi.

Irrémédiablement, il a progressé, léchant tout le pare-brise de sa grande langue marine.
Bientôt engloutie dans la pluie à poils longs il m'est venu un sourire banane.
Le rouleau, avec ses grands airs, au fond , il tient plus de la peluche que du monstre.

Je suis sortie de la langue de la bestiole rassérénée.
Encore un faux dragon.
Terrassé.

Fastoche.