vendredi, mai 13, 2005

Poechenellekelder

C'est une petite taverne, un estaminet comme ils disent, juste en face du Manneken Pis.
L'endroit est plutôt sombre et bizarrement peu fréquenté par les touristes.
Il faut monter quelques marches et on débouche sur une espèce d'avant salle, où les étrangers se posent. On y voit encore des bouts du dehors, ça rassure.
Mais le vrai Poechenellekelder est dans la salle principale, la plus sombre, sans vue ni lumière. J'imagine la cale d'un bateau. Ca sent bon le bois, la patine du temps.
Les murs sont couverts de trucs et de machins plus ou moins liés au petit pisseur, posés là sans façon.
La musique est douce, des valeurs sûres, les CD qu'on écoute en douce chez soi, sans trop le dire.
Des marionnettes au plafond, des mannequins déguisés assis aux tables.
Des fantômes partout.

Les habitués sont servis à peine assis, ils ne commandent même plus.
Ca sent le coin des gens du coins, et pourtant...
Je ne sais jamais quelle bière choisir et le serveur est toujours très tolérant, il rit, me conseille, m'apporte une Délirium au fût avec des petits bretzels.
Le croc monsieur est servi avec des carottes rapées, du céleri rémoulade, des oignons rouges, du chou vert, des tranches de tomates et des rondelles de gros cornichon.

Personne ne parle fort, les regards se croisent, sourires chaleureux.
Le patron vient serrer nos mains.

Je me sens bien.