lundi, novembre 21, 2005

Graf Zeppelin

J'ai souvent entendu parler d'une cousine, apparemment assez aisée, qui a laissé certains éléments de vaisselle et d'autres objets de valeur à ma grand-mère. Je ne sais pas trop qui elle était, ni d'où elle tenait sa fortune relative. Ce qui est sûr c'est qu'elle habitait en Suisse et que Suzanne a passé quelques vacances chez elle qui l'ont beaucoup marquée.

Suzanne avait 15 ans, lorsque sa mère l'a envoyé en vacances chez "la cousine", à Genève.
Toute une aventure.
Nous sommes en 1930, et à l'époque, passer une frontière signifiait vraiment quelque chose. En plus, Suzanne n'avait pas de passeport et n'était, comme elle dit, pas très dégourdie. Et pour cause : elle n'était jamais sortie du Dauphiné ! Elle se retrouve donc dans le train pour Genève, avec le passeport de sa mère, dans un compartiment avec deux messieurs.
Heureusement pour elle, les douanes arrêtent lesdits messieurs et l'ignorent.
Je me demande où est la ligne de démarcation entre mémoire et imagination. Peu importe, au fond. La magie est là.

Suzanne se retrouve donc à Genève chez la cousine.
Elle y voit le grand cirque Quenille (je doute que ça s'écrive comme ça étant donné qu'il s'agissait d'un cirque allemand, faudrait que je cherche) et s'émerveille devant les élephants tout habillés de plumes et d'or. Elle assiste pour la première fois à un spectable de French Cancan. Un comble pour un cirque allemand en Suisse !
Elle a encore des paillettes plein les yeux quand elle en parle...

Mais ce qui l'a le plus marquée, c'est le Graf Zeppelin, qui s'est posé à Cointrin pendant son séjour là-bas. J'imagine ce machin énorme, les hommes d'équipage qui lancent des filins, d'autres, en bas, qui tirent et amarrent le monstre à des piquets, les gens qui descendent par une passerelle qui ne devait pas être très stable...
Quel spectable pour une adolescente de la cambrousse moirannaise dans!
Quel spectacle pour n'importe qui d'ailleurs. Ca devait être quelque chose cet aéronef.

Il a dû se balader pas mal dans le coin cette année-là, car elle l'a de nouveau aperçu un jour, en vol cette fois, pas loin de St Etienne de Crosset.

C'est tellement plus beau de le voir dans ses yeux !