mercredi, décembre 22, 2004

Ambiguités

La question du jour est de savoir si c'est une bonne idée de lemmatiser ces foutues abréviations par leur forme développée.

Mouais.
J'en vois déjà qui haussent un sourcil.
En gros, quand j'ai "sept.", est-ce que mon analyse doit rendre :
  • "septembre +NOM", ou juste
  • "sept. +NOM"
J'ai un boulot fascinant.
Sans rire.
Qui peut se permettre de se poser des questions pareils huit heures par jour (les bons jours) ?

Evidemment, ca a l'air simple.
Je sais ce que vous allez dire : "la forme développée, bien sûr ! Quelle question !".
Ben tiens.

Sauf que.
Sauf qu'analyser "CO." comme "Colorado", ça peut poser problème si le contexte c'est "PLOUC & CO." Oui, je sais, ça peut être une deuxième analyse, mais si on se plante dans la disambiguisation, hein ?
Sauf que je gère 12 langues et que, bien entendu, la moitié fonctionne d'une manière, l'autre d'une autre et que de toutes façons, rien n'est homogène dans aucune.

Et pis, qu'est-ce qu'on fait de ces satanés acronymes ? On les développe aussi ?
Même "ONU" ? Même "FIFA" ? Et qui se souvient de "Fédération Internationale de Football Association" ?

Je ne fais pas de sémantique, moi, Monsieur.
Encore heureux.

Bref.
Je sens que je vais tout virer.
Les critères me direz-vous (si si, je sais bien que vous allez le dire) ?
Homogénéiser et minimiser les risques.
Si on ne sais pas si "CO." c'est "Colorado" ou "company", on laisse "CO.", au moins le lemme est correct et le client ne hurle pas au scandale.

Conservons l'ambiguité si on ne sait pas la résoudre.

...

C'est tout moi, ça.
Je vois une authenticité totale dans l'ambiguité.
Elle me rassure.

Je sais que là, dans l'affirmation de cette hésitation, je suis dans le vrai.
Enfin libre,
je peux inventer.

Je me sens bien dans ce déséquilibre.

Alors, bien sûr, quand je me retrouve sur un chemin tout balisé, je prends peur.

Je comprenais tes doutes, je m'y repérais.
Tu as posé tes valises samedi et je ne sais plus où je suis.